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Des «sans-abri» morts de froid en France au retour de l'hiver et c'est une scandaleuse polémique saisonnière qui est relancée: faut-il ou non contraindre par la force les «sans-logis» à accepter l'hébergement d'urgence qui leur est proposé? L'association «Habitat et Humanisme» veut situer son action bien en amont, éviter précisément que les «exclus» ne soient jetés à la rue, en les accompagnant dans l'accès à un logement décent et à faible loyer, non pas dans une cité-ghetto, où se concentrent les misères, mais dans un quartier équilibré, généralement au cœur de la ville, où ils pourront à nouveau tisser les indispensables liens sociaux. «Habitat et Humanisme», qui a son siège national à Lyon, souhaite créer une antenne dans la région française de Bâle.
Il était une fois un agent immobilier, touché par la grâce. Après un parcours professionnel auprès des promoteurs et gestionnaires d'immeubles, Bernard Devert, obéissant à une impérieuse vocation, est entré au séminaire, pour être quelques années plus tard ordonné prêtre. Mais son expérience ancienne l'avait particulièrement sensibilisé à la question du logement. « Trop d'hommes et de femmes n'arrivent pas à trouver un toit. Trop de familles vivent encore dans les logements précaires, insalubres, étroits. Trop de quartiers concentrent l'exclusion et la violence.»
Réintégrer les exclus dans les centres-villes
Or, sans logement stable et décent, comment élever ses enfants, rechercher un emploi, avoir des relations sociales comment bâtir un projet de vie?Devant cette situation inacceptable, le Père Bernard Devert, avec les encouragements de son évêque, a lancé en 1985, à Lyon, épaulé par toute une équipe, «Habitat et Humanisme», mouvement de résistance contre les dérives de la société produisant toujours plus d'injustices, d'exclusion et de villes inhumaines. Un mouvement qui ne se contente pas de dénoncer et d'interpeller les pouvoirs publics, mais passe aussi à l'action, pour montrer qu'un autre modèle est possible. «Un habitat pour tous, à la fois un toit, mais aussi un lieu de vie, de rencontres et d'échanges, une ville à visage humain, dans laquelle des personnes d'origines et de milieux différents cohabitent en harmonie, une économie de partage, créatrice d'échanges, de liens sociaux, où la dignité de l'homme retrouve sa primauté.»
Depuis sa création, «Habitat et Humanisme», a ainsi permis le relogement de près de 9000 familles, soit 30000 personnes. Aujourd'hui le mouvement compte 47 associations locales, animées par 144 salariés et 1850 bénévoles. Sa société foncière a un patrimoine de 1438 logements, acquis ou pris en bail de longue durée. 2600 logements lui sont confiés en gestion par des propriétaires privés ou publics. Elle finance les acquisitions et rénovations d'immeubles, toujours localisés dans des quartiers «équilibrés», où riches et familles modestes sont mêlés, par des prêts aidés ou bancaires classiques, des subventions et des fonds propres. Pour cela l'association, avec le concours de banques coopératives, a créé des produits de placements ou d'épargne «solidaires» où les investisseurs s'engagent à lui reverser une partie des intérêts sous forme de dons (déductibles d'impôt).
Agent immobilier touché par la grâce
Si «Habitat et Humanisme» privilégie les acquisitions, locations et rénovations dans les centres-villes, c'est précisément pour réintégrer des personnes en difficulté dans le cœur même des quartiers dont elles ont été exclues après un parcours chaotique et une descente dans la misère. Pour que cette réinsertion se fasse sans de bonnes conditions, les locataires encore fragiles sont accompagnés par les bénévoles de l'association qui complètent éventuellement le travail d'éducateurs des services sociaux publics. Ces bénévoles, plus que l'assistance, aident les personnes à reprendre leur vie en mains. La section Alsace d'«Habitat et Humanisme», qui englobe également le Territoire de Belfort, a été créée en 1998 et a acquis très vite trois logements dans le Haut-Rhin, à Mulhouse et Colmar. En 2004, sous l'impulsion d'un nouveau président, Claude Marchal et d'une nouvelle équipe de bénévoles, les activités se sont développées.
Avec les chantiers achevés fin 2008 et les projets pour 2009-2010, le patrimoine (acquisitions et donations temporaires) va se chiffrer à 57 logements. On trouve là la reconversion en 21 logements d'insertion de l'ancien séminaire des Pères Rédemptoristes, à Ostwald (Bas-Rhin), des réhabilitations de presbytères, mais aussi des transformations de propriétés de particuliers bien situées. Tout en cultivant les principes évangéliques de partage et d'aide aux plus faibles, l'association «Habitat et Humanisme» est indépendante des églises, précise Claude Marchal qui envisage d'implanter son mouvement dans une région qu'il connaît bien, le coin frontalier alsacien, limitrophe de Bâle. Le président d'«Habitat et Humanisme Alsace» y a fait une bonne partie de son parcours professionnel, en même temps qu'un engagement associatif et social, à la tête du «Foyer-club de Huningue», dont la vitalité et le rayonnement de l'époque sont encore dans toutes les mémoires.Après avoir géré des centres de vacances et d'entreprises, Claude Marchal s'est forgé une solide compétence, dans le domaine du logement social, expertise qu'il met à présent au service, comme jeune retraité à l'enthousiasme intact, de l'association d'«Habitat et Humanisme».
Claude Marchal: le retour
Parmi les nombreux amis qu'il a laissés au Pays de Saint-Louis /Huningue, certains seront peut-être de futurs bénévoles, qui l'épauleront dans l'implantation de son association d'aide aux mal-logés, dans la banlieue française de Bâle. De bonnes opportunités s'y présenteront à n'en pas douter pour «Habitat et Humanisme», puisque rien qu'à Saint Louis, près de 900 logements vides sont dans l'attente d'une affectation solidaire. Les besoins y sont également évidents, ne serait-ce qu'avec le nombre grandissant de personnes âgées isolées, qui ont une toute petite retraite, et qui aspirent à intégrer des logements convenables et bon marché, avec accompagnement et liens sociaux préservés.
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